19 janvier 2008

Prestidigitateurs européens : un troisième référendum escamoté ?

En mai 2005, les Français, tout comme les Camonois refusaient majoritairement le traité de Constitution Européenne élaboré par M . Giscard d'Estaing.

Ils refusaient cette « concurrence libre et non faussée» prônée par ce capitalisme qui conduit aux délocalisations, aux régressions sociales, aux décisions prises au plus loin des gens et à la dépendance de l'O.T.A.N.

Les Français laissaient ainsi la place pour une Europe pacifique, sociale, génératrice de progrès, aux institutions démocratiquement élaborées et susceptibles de perfectionnement : en un mot, tout ce qui déplait aux puissances d'argent.

On comprend que dès son élection, Sarkozy se soit employé à transformer en oui le non des Français. Il peut, clame -t-il, effacer le résultat du référendum, puisqu'en votant pour lui les électeurs ont, du même coup, approuvé tout ce qui figurait à son programme... donc la remise en place du projet de constitution ! Etrange conception de la démocratie qui fait de l'élection d'un Président l'approbation sans appel de toute ses affirmations de campagne !

Il lui suffit de brandir un « nouveau » texte, un «mini-traité »dit-il, sauf que ce traité nullement simplifié, mais au contraire alourdi de 296 amendements, 51 déclarations et autres, volontairement illisible pour le commun des mortels reprend toutes les dispositions du traité de 2005 et que M Giscard d' Estaing reconnait comme son enfant .

Il lui suffit de faire passer cette nouvelle mouture par la voie parlementaire : facile puisqu'une majorité de droite lui est acquise tant à l'Assemblée Nationale qu'au Sénat; La droite européenne se frotte les mains, quitte à trouver une autre combine pour escamoter le vote des Pays Bas.

Mais il y a un os.

Le Conseil Constitutionnel a jugé que la France ne pouvait adopter le traité Sarkozy sans une modification de la constitution de la 5ième République car de nombreux articles du traité Sarkozy s'apparentent trop quand même au projet de 2005. Seule une nouvelle consultation populaire peut revenir sur la décision référendaire.

Qu'a cela ne tienne pense Sarkozy ... Il n'y a qu'a modifier la constitution française. D'où le Congrès qui réunit le 4 février à Versailles députés et sénateurs.

Problème pour les sarkozistes si au Congrès les trois cinquièmes des parlementaires présents ne votent pas la révision constitutionnelle : le Président est contraint de convoquer un référendum.

Autrement dit, si les parlementaires de gauche, dans leur diversité et quelles que soient par ailleurs les opinions sur le traité, réclament que la démocratie soit respectée, ils créent les conditions pour convoquer un nouveau référendum. Le parlementaire qui s'abstient ou oublie d'aller à Versailles facilite l'opération Sarkozy.

A nous de le rappeler à nos élus.